Épisode 001

"À propos de..."

22 septembre 2017

Vignette de l'épisode

"À chaque début d'aventure, une explication s'impose..."

Un premier épisode pour expliquer simplement le concept de ce podcast, en quelques mots et surtout, une voix.

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Transcription

Afin de faciliter l'accès à ce podcast aux personnes sourdes et malentendantes, chaque épisode de "J'aime Pas Ma Voix" est aussi disponible au format texte.

Néanmoins, les émotions et les intentions ne sont pas retranscrites, afin de laisser l'espace nécessaire à l'interprétation de chacun•e.

Ça fait des mois que je cherche les premiers mots de ce nouveau projet.

Est-ce que je dois commencer par dire "Bonjour", ou "Hey", ou encore "Bienvenue dans J'aime pas ma voix" ?
Est-ce que je dois me présenter pour la énième fois, en donnant mon prénom et mon pseudonyme, en précisant encore que ça se prononce de telle manière et pas autrement ?
Ou alors est-ce que je dois dire directement de quoi ce nouveau podcast intime et intimiste va parler, et surtout de quelle façon, en racontant une petite histoire personnelle avant ça ? Histoire de démontrer qu'évidemment, l'idée ne vient pas de nulle part ?

Allez...
On va dire que pour tout ça, la réponse est oui.

Donc.

Bonjour.
Hey.
Bienvenus dans "J'aime pas ma voix".
Je m'appelle Sébastien.
Mon pseudo depuis plus de 20 ans, c'est Esprit... même si ça s'écrit "S. P. R. Y." et que tout le monde dit "Spri" ou "Spraye".

Je me lance aujourd'hui dans une nouvelle aventure, celle de ce podcast, dans lequel je parlerais de moi, moi, et encore moi... de mes doutes et de mes angoisses, de mes réflexions et de mes humeurs... sans jamais utiliser ma propre voix.

D'ailleurs, j'aurais pu appeler ce projet "Raconte-moi", tant tout ce qui va se dire ici ne dépend que des personnes qui me prêteront leurs voix et leurs intonations l'espace de quelques minutes à chaque fois.

Et maintenant que les présentations sont faites, voici donc maintenant, comme annoncée, l'histoire personnelle qui explique partiellement le pourquoi de ce comment.

Quand j'étais petit, bien sûr, je me suis dit que quand je serais grand, je serais surement vétérinaire.
Puis j'ai changé d'idée, naturellement, en me disant que je serais peut-être chanteur.
Pas forcément pour la gloire... mais plutôt pour parler de beaucoup de choses, des émotions que je n'avais pas encore entendues dans des chansons, avec très peu de mots, sur de jolies mélodies.

Puis j'ai grandi, j'ai grandi...
Et j'ai eu 15 ans.
J'ai écrit des textes de rap.
J'ai haché des mots pour que mes phrases dansent sur un rythme.
Et j'ai aimé ça...
... Tout en me disant à chaque chanson enregistrée avec les moyens du bord qu'en fait, ma voix n'était pas vraiment faite pour ça.

Alors j'ai arrêté de vouloir être chanteur.
Ça m'a pris quelques années, certes, mais je me suis fait une raison.

Puis j'ai grandi, j'ai grandi...
Et j'ai eu 22 ans.
J'ai écrit des choses sur internet.
D'abord sur un blog personnel.
Puis sur des sites d'actualités appartenant à d’autres.

On m'a complimenté pour ma façon d'écrire.
Pour mon univers.
Pour mon imagination.

Mais moi, en fait, j'avais toujours des mélodies en tête.
Mes lignes et mes paragraphes n'étaient finalement que des prétextes pour provoquer des rythmes dans l'esprit de celles et ceux qui avaient la malchance de me lire au bout d'un clic.

Puis j'ai grandi, j'ai grandi...
Et j'ai eu presque 30 ans.
J'ai voulu m'amuser.
J'ai pris des photos d'inconnus avec des casques audio.
J'ai ouvert mon micro en pleine nuit, pour parler un peu de musique et beaucoup d'émotions, avec des semi-inconnus.
J'ai fait un podcast avec des amis, juste pour le plaisir.
J'ai lancé un blog participatif et anonyme pour que n'importe qui puisse dire ce qu'il avait sur le coeur.
J'ai invité les gens à parler d'un lieu où ils avaient embrassé quelqu'un.
J'ai écrit des webséries.
J'ai écrit une pièce de théâtre.
Je suis monté sur scène l'espace de dix minutes pour raconter un "non" amour de vacances.

J'ai voulu m'amuser... et ça a été le cas.
Mais ça ne m'a pas rendu heureux, bien évidemment.
Je ne fais que combler des manques avec des choses un peu folles.

Donc j'ai douté.
J'ai écrit ici et là mon spleen.
J'ai joué avec les doubles sens.
J'ai publié de longs statuts Facebook et j'ai mis en ligne des images sur Instagram, comme autant d'indices sur mes incertitudes permanentes.
J'ai attendu quelque chose, de quelqu'un, et c'est souvent passer inaperçu.

Je n'ai jamais été le seul dans ce cas, et j'ai toujours été rassuré de voir toutes ces personnes qui n'allaient pas que "bien".

Alors j'ai voulu en parler.
D'eux. De moi.
Une fois de plus à ma façon.

J'ai d'abord voulu faire un podcast banal, sans fioriture, comme une version audio de ce que j'écris naturellement depuis plus d'une dizaine d'années sur mon blog personnel.
Mais non...
Trop simple.
Beaucoup trop simple.

J'ai donc changé l'angle.
Comme toujours.
J'ai fait de cette voix que je n'aime pas plus que ça, celle qui ne reflète pas celui que je pense être, l'élément central de cette nouvelle aventure.
Parler de moi, mais aussi de vous, elles, eux...

Concrètement donc, tout ce que vous entendez depuis tout à l'heure est écrit.
Je me tiens là, devant mon autre moi temporaire, et je lui laisse toute la liberté de dire mon texte comme elle l'entends.
Je suis mon premier spectateur, et je m'assure par la même occasion d'avoir été lu et entendu par ma confidente du moment, ce qui est tout sauf négligeable quand on souffre du sentiment de se sentir transparent.

Alors voilà : à chaque épisode, une nouvelle histoire personnelle d'une voix qui ne sera jamais la mienne.

Et du coup, que vous me connaissiez ou non, que vous soyez un homme, une femme, hétéro, gay, bi, trans, queer...
Que vous ayez un avis ou non sur les choses que j'aime...
Que vous sentiez seul ou pas du tout, que votre journée se passe bien ou que vous ayez un peu la tête sous l'eau...

J'ai envie de vous dire "Bienvenue".
Tout simplement.

J'espère sincèrement que chaque épisode, chacune de mes histoires personnelles sera un prétexte un élément déclencheur pour... autre chose.
J'en sais rien.
Mais je vous souhaite d'avoir un truc à faire avec ça, pour combler peut-être comme moi, un manque, un vide, même temporairement.

Ça serait bien.

Bref.
J'aime pas ma voix...
... Et c'est donc pour ça que j'utilise celles des autres.

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